- jota
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• 1840; mot esp.1 ♦ Danse populaire espagnole, à trois temps. Elle « fit claquer ses doigts, esquissa un pas de jota » (Cendrars).I.⇒JOTA1, subst. fém.Consonne espagnole, écrite j. Que devait-il penser de son maître, lorsque celui-ci, devenu élève à son tour, (...) s'escrimait, sans succès, contre la formidable jota (P.-C. PONTIS, Petite gramm. de la Prononc., Paris, Hetzel et Cie, 1881, pp. 64-65). Dès le début du XVIIIe s. se généralise [dans le castillan] la confusion des deux fricatives en un son fricatif vélaire sourd : celui de la jota actuelle (P. BEC, Manuel Pratique de Philol. Rom., t. 1, Paris, Éd. A. et J. Picard, 1970, p. 229). Partez du mot français « rat »; grattez un peu plus la gorge, tout en restant sur le r. Vous obtenez ainsi la prononciation de la fameuse jota, nom donné à la lettre j (J. DONVEZ, Méthode 90, Espagnol, Paris, Le Livre de poche, 1970, p. 33).Rem. Emploi masc. chez Gautier : Et, malgré notre accent au dur jota rebelle, Tu comprenais très bien que nous te trouvions belle (Poés., 1872, p. 278).Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1840 « fricative vélaire espagnole transcrite par j » (Ac. Compl. 1842). Mot esp. attesté dep. le XVIe s. (d'apr. AL.), empr. au lat. iota désignant la neuvième lettre de l'alphabet grec.
II.⇒JOTA2, subst. fém.Chant et danse populaires espagnols, de rythme ternaire rapide, typiques de la région d'Aragon et d'autres provinces. Le sautillement de la jota aragonaise; les jotas valencienne et navarraise. [Les] Espagnols qui jouent de la mandoline chantent et dansent la jota (CENDRARS, Du monde entier, Feuilles de route, 1924, p. 178) :• Danseuses de jota et leurs danseurs. La fille danse les yeux baissés, les bras tombant vers le sol. En face d'elle, le garçon danse les bras levés, et sans la quitter des yeux. Une beauté poignante dans ces deux attitudes si simples. Ces bras abaissés de la fille sans défense, faite pour être prise, et par n'importe qui, et la résignation de ses yeux à demi clos. Et le mâle aux bras levés, complètement verticaux, dans un geste d'aisance triomphale...MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p. 663.Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1840 « danse populaire d'Aragon » (Ac. Compl. 1842). Mot esp. attesté dep. 1765-83 (d'apr. Breve COR.), d'orig. incert. : Breve COR. y voit — soit une altération particulière à la phonét. aragonaise de sota « danse », anc. dér. de l'a. cast. sotar « danser » (du lat. saltare « id. »; v. aussi A. CASTRO ds R. Filol. esp. t. 8, p. 309 et REW3 n° 7551), — soit un empr. à l'ar.
« danse ».
1. jota [xɔta] n. f.ÉTYM. 1840 (→ 2. Jota); mot espagnol, du lat. iota, mot grec. → lota.❖♦ Phonème guttural [x], noté j, de la langue espagnole. || De nombreux Français ont du mal à prononcer la jota.❖HOM. 2. Jota.————————2. jota [xɔta] n. f.ÉTYM. 1840-42, Académie, Compl.; mot espagnol d'orig. incert.; soit altér. aragonaise de l'anc. castillan sotar « danser », du lat. saltare, soit de l'arabe šaṭḥa.❖♦ Danse populaire espagnole, particulièrement en honneur dans la province d'Aragon, à trois temps. || La jota aragonaise (et, ellipt, l'aragonaise), écrite à trois-quatre ou trois-huit, se danse pour toutes les fêtes, même religieuses. || Jouer une jota (→ Guitare, cit. 4). || Fandangos (cit. 2) et jotas.1 La soirée se termine par un petit bal improvisé, où l'on ne danse hélas ! ni jota, ni fandango, ni bolero (…)Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 160.2 Chaque province d'Espagne a ses danses : l'Aragon, la fameuse jota, d'origine basque, ou peut-être arabe, mais d'un style brillant et noble.Francis de Miomandre, Danse, p. 39.❖HOM. 1. Jota.
Encyclopédie Universelle. 2012.